Afro Noise I - Cut Hands - Live au truc machin le 19/04/13

          J'ai toujours rêvé d'écrire un "live report" à chaud, juste après le concert alors que je suis encore dans l'ambiance.... D'autant plus, d'autant mieux qu'il est possible d'avoir une idée précise de ce que je viens d'entendre en cliquant sur le lien Grooveshark. Il vous suffit juste d'imaginer un type au cheveux blancs, très courts avec un t-shirt noir derrière deux ordis (ceux avec une pomme blanche lumineuse), sur le côté gauche et sur le côté droite un grand écran sur lequel sont projeté des images en noir et blanc d'hommes et de femmes noirs en transe... Ensuite vous pouvez fermer les yeux parce que c'est assez répétitif mais heureusement polyrythmique et joyeusement noisy.

On reconnait un concert de noise dès le parking... L'embarras du choix au niveau des places. Ensuite, pas besoin de faire la queue... vous avez même le loisir de plaisanter avec celui qui vous vend la place... "Ah bon ce n'est pas dans la grande salle". Vous retrouvez rapidement vos amis et ceux que vous n'avez vraiment pas envie de voir... Ensuite vous poireautez histoire d'attendre les retardataires dans le publique qui de toute façon n'arriveront jamais. Vous pouvez vous placer au quatrième rang hypothétique sans avoir personne devant vous et, luxe ultime, vous pouvez vous asseoir sur l'une des 8 chaises disponibles. Et pour finir vous pouvez compter de manière précise le nombre de personnes présentes dans la salle :34 en comptant les musiciens, le programmateur, celui qui vous a vendu la place, les techniciens et le service d'ordre. Allez soyons fous, commençons par le début:

URSULA BOGNER (Jan Jelinek & Andrew Pekler) Lien spoty et lien deezer

           Une table avec de drôles de machines genre opérateur de télécommunications dans les années 60  (un truc dégoulinant de fils) et de l'autre des boites cubiques avec pleins de potards, elle n'était pas sexy du tout l'installation... Il faut dire qu'Ursula est morte depuis 19 ans. Derrière la table un écran divisé en deux. D'un côté des diapos qui évoquent Ursula, non pas en vacances, mais dans son univers de pharmacienne 60's futuriste avec dans le jardin un magnifique observatoire ovoïde pour regarder les étoiles en écoutant de la musique concrète. De l'autre une rétro-projection en directe de la table vue du dessus. C'est pratique, je pouvais voir en même temps les deux opérateurs opérer en même temps, c'est à dire tourner des potards. Moi qui déteste autant que mon grand-père les guitare-héros qui se la jouent... Là, les deux types, ils ne frimaient pas... Ça faisait vraiment expérience rétro-futuriste avec des glooooops et des gleeeeeetchs sur fond de voix de la défunte qui cause en allemand : dreiiii freiiiii drdrdreiiiiii ouhhouhhhh sous forme d'une bande magnétique qui passe dans une drôle de machine. La projection diapo qui met en relation la rotation des planètes avec la spacialisation du son avec pleins de diagrammes titrés en allemand mais traduit en anglais, bof bof. La rotation des potards en temps réel avec les petites diodes qui clignotent comme dans Planète interdite wouaaaah. Et le son? Pas mal, et la musique? Souvent très belle.

CUT HANDS (William Bennett) Lien grooveshark

           Mon petit guide intergalactique du truc machin dit que William Bennett est l'inventeur du "power electronics" avec Whitehouse (inconnu pour ma part) et précurseur de la musique indus. Alors? Alors? c'était comment  l'afro-noise transe tribal drone indus noise extrême? Bon j'avoue c'était extra... Pas tant la partie vidéo quoique impressionnante malgré tout, mais là aussi, ça s'écoute les yeux fermés ou révulsés... mais ces images (plus contemporaines) de femmes noires en contre-jour, nues, qui se trémoussent en accéléré, ici aussi, bof bof je préfère encore les diagrammes mathématiques (hey Miriam tu reviens quand tu veux au temps machin, même sans Barbara).  Les images qui bougent de blacks en transe étaient à la fois très dérangeantes et très belles (les images de Maya Deren sont fabuleuses) et sur la musique ça fonctionnait vraiment bien. Le concert, par moment hyper violent m'a semblé trop court. Peut-être pour ça qu'à 1h37 je suis encore en train de l'écouter... Mon guide interglactrucmachin dit aussi que le noise n'est pas prépondérant sur disque... c'est vrai aussi en live... Pour moi les moments les plus beaux restent les moments les plus trash et noisy, d'autant plus beaux qu'ils sont relativement rares... Je ne me suis élevé au dessus du sol que pendant deux courts instants... bon, aussi courts étaient-ils ça valait le coup d'être entendu à fort volume, les yeux fermés ou révulsés.