N'ayant trouvé aucune chronique sur ce disque, autant l'écrire moi-même.
Avec un nom pareil, on pouvait se demander quelle pouvait bien être l'origine géographique de ce groupe et pourquoi elle n'était pas simplement indiquée dans les tags bandcamp. En fait, il s'agit d'un duo de musiciens originaire d'un pays dont la liberté d'expression ne va pas de soi... Loin d'ici, quelque part en Asie de l'Ouest... dans l'underground mais pas celui, bien confortable, à côté de chez moi. Pourtant je me sens étrangement proche de ces musiciens. Le plus surprenant c'est encore le titre de l'album qui fait référence à Maurice Blanchot ("Le pas au-delà") ainsi que "A Banner Of Meat That Bleeds" qui, lui, fait référence au "pavillon en viande saignante sur la soie des mers et des fleurs arctiques" le drapeau bleu blanc rouge du "Barbare" de Rimbaud... "La musique, virement des gouffres et choc des glaçons aux astres." serait une description fidèle de la musique de ce duo dont la page Bandcamp réfère également au noise délirant du groupe Japonais Hanatarash ainsi qu'au free jazz de Peter Brötzmann et à la No-wave de Glenn Branca. Les deux derniers morceaux sont puissant et noisy à souhait et s'écoute facilement en boucle.
Ces musiciens sont également impliqués dans 6 autres projets dont un qui m’intéresse beaucoup...
Harsh noise from Hell, 28 mars 2014
J'ai réussi à accrocher sur le 3ème morceau "A man of Silence", celui-là je peux l'écouter en boucle...
RépondreSupprimerSinon je ne suis pas d'accord avec ton Harsch noise from Hell... ce n'est pas l'enfer...
Sinon un groupe de Russie Noir For Rachel, on va dire que c'est plus dans mes standards (mais je progresse, j'évolue, j'espère...) : http://noirforrachelband.bandcamp.com/
J'aime bien les Russes pour ce que Sylvain Tesson appelle le "pofigisme", en gros tiré d'une expression russe qui veut dire on s'en fout. Une résignation "joyeuse" par rapport à ce qui arrive, une attitude face à l'absurdité du monde et le côté imprévisible des évènements. Ce n'est pas la résignation des Européens. Grossièrement, c'est plutôt : mais laissez moi faire ce que je veux aujourd'hui car demain ça sera pire...
Je ne sous-entendais pas que ce disque soit l'enfer mais qu'il en provienne. J'ai du mal à imaginer un pays où jouer de la musique purement instrumentale pourrait être dangereux pour les musiciens. Sous réserve que mes informations soient exactes (on ne sait jamais avec internet) le pays en question est un enfer parfait pour ce genre de musique. Ce matin mon fils (9ans) est parti à l'école avec un T-shirt avec un A rouge sur fond noir. Quand on lui pose la question, il est prompt à répondre que ça signifie "Ni Dieu, ni maitre"... A défaut de faire sourire sa maitresse, je pense que ça fera sourire la directrice de l'école que je connais bien. Quelle chance nous avons!
RépondreSupprimerJe suis tombé sur Noir For Rachel... J'ai hésité... mais je l'ajoute sans problème à ma collection.
J'ai du mal à imaginer un pays où jouer de la musique purement instrumentale pourrait être dangereux pour les musiciens
RépondreSupprimerN'importe quel pays où l'état dicte et impose sa norme culturelle. Ça aurait pu être le troisième reich qu s'y entendait pour classer en art dégénéré ce qui ne rentrait pas dans ses standards, ça peut aussi bien être la Corée du Nord.
Je n'ai pas encore écouté Inatroneegou mais j'ai tilté sur Peter Brötzmann, ça me parle bien ça.
Plus proche de nous dans l'espace et dans le temps à Orange, la municipalité FN veille sur les acquisitions (et la non-acquisition) de certains livres en bibliothèque municipale... Et pourtant j'ai du mal à imaginer... La liberté va de soi.
SupprimerOuais, pas pour tout le monde manifestement. Ça avait été le même bazar à Toulon en 95-97.
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